Connu de tous, Ma Prime Rénov n’est pas le seul système de subvention pour la rénovation énergétique d’un bien immobilier. Les instances locales encouragent aussi aux travaux d’ampleur : palmarès des villes les plus généreuses.
La star des aides à la rénovation, MaPrimeRénov’, ne se suffit pas à elle-même. Cette subvention nationale ne permet pas de financer en intégralité les travaux des ménages aux revenus intermédiaires et aisés. Pas de quoi céder au défaitisme. La chasse aux subventions pour rénover son bien passe aussi par une recherche au niveau local. Pour les catégories de revenus intermédiaires (violet) au sens de MaPrimeRénov’ 2024 et supérieurs (rose), d’autres coups de pouce viennent compléter les classiques CEE et PrimeRénov’, parfois de façon conséquente.
Les données de l’Anil compilées par Ithaque, spécialiste de la rénovation énergétique, sur les 22 métropoles françaises, permettent de dresser un palmarès des villes où il est le plus intéressant de lancer des travaux de rénovation globale lorsqu’on est un particulier aux revenus intermédiaires ou supérieurs, soit à partir de 40 018 euros annuels pour une personne seule et 58 827 euros pour un couple. L’ensemble des aides locales peuvent être consultées par Région sur le site de l’Anil .
« La première étape est de faire appel à un accompagnateur Rénov ou à un conseiller local » afin de répertorier l’ensemble des aides éligibles aux travaux prévus , conseille Baudouin de La Varende, cofondateur d’Ithaque. Ces professionnels aident également aux démarches administratives permettant d’obtenir ces subventions. Il rappelle que ces aides sont la plupart du temps conditionnées au parcours accompagné de Ma Prime Renov’, scénario de rénovations d’ampleur retenu pour établir ce palmarès. Le propriétaire « type » pour ce classement possède une maison de 100 mètres carrés, construite depuis plus de 15 ans, pour un gain de 4 classes énergétiques avec des matériaux biosourcés.
Rénovation globale
Les simulations avec ce profil permettent d’identifier 5 villes offrant plus de 15 000 euros d’aide à la rénovation*, y compris pour les propriétaires aux revenus supérieurs. En tête de ce classement se positionne Rouen, avec une aide supplémentaire de 17 800 euros. Puis Nice avec 17 000 euros d’aides et Lyon en troisième position, offrant un coup de pouce de 16 700 euros. Ces aides sont calculées sur la base d’une rénovation comprise entre 85 000 et 96 000 euros.
Cette simulation inclut les subventions forfaitaires et les aides en pourcentage d’un montant de travaux. En revanche, ont été exclues les exonérations de taxe foncière, qui peuvent parfois aller jusqu’à une suppression totale pendant une durée de trois ans selon les régions. Ces aides locales sont distribuées à différentes échelles, mais demandent en général de fournir « les mêmes documents que ceux demandés par l’Anah pour l’obtention de MaPrimeRénov’ : un audit énergétique, les différentes factures et devis, ainsi que le certificat RGE » des professionnels chargés de la réalisation des travaux, précise-t-on chez Ithaque.
Le montant des aides indiqué est donc un cumul des aides au niveau métropole, département et région. Ces subventions s’ajoutent aux autres aides disponibles, MaPrimeRénov’, CEE et autres, de telle sorte que les travaux peuvent être accompagnés à hauteur de « 60 % du montant des dépenses éligibles aux aides, toutes aides confondues » pour un ménage aux revenus intermédiaires précise Ithaque, et jusqu’à 40 % pour les revenus supérieurs.
Résidences secondaires comprises
Certaines aides locales sont conditionnées à des critères plus stricts que MaPrimeRénov’. Sept métropoles incitent fortement, voire limitent les aides aux rénovations énergétiques utilisant des matériaux biosourcés : Toulouse, Grenoble, Nantes, Orléans, Nancy, Lyon et Rouen.
Si aucun lien n’a été clairement établi entre ces aides et l’augmentation de la réalisation des travaux par les particuliers, il est certain que « cela incite à des rénovations globales plutôt qu’à la réalisation de travaux par gestes », encore financés en partie par MaPrimeRénov’jusqu’en 2025 , note Baudouin de La Varende.
De plus, ces aides locales ont pour avantage de concerner les rénovations sur les résidences secondaires, non éligibles à MaPrimeRénov’. Ces propriétés peuvent également bénéficier des CEE. Les aides régionales, départementales et communales permettent ainsi d’engager des travaux dans des maisons et appartements « qui pourraient devenir des résidences principales », d’où l’importance, pour ces métropoles ,de faire le pari de l’avenir et de financer une partie de ces travaux, chose faite notamment dans certaines zones de Bretagne ou de Vendée.
*Les métropoles de Saint-Etienne, Orléans, Lille, Marseille, Toulon et Metz ne sont pas indiquées dans le classement, faute d’informations publiques officielles.